Marc Cassivi

De Wiki Plateau
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Un témoignage de Richard de l’Est

Cassivi prend le crachoir

Je suis un adepte du jogging, et pas trop loin de chez moi, il y a un petit sentier que j’aime bien emprunter pour me faire aller les mollets. De temps en temps, je me descend un Pepsi, et puis après, je sors par la ruelle et je pars à courir jusqu’à la voie de  service Canadian Pacific Railway qui borde la raille de chemin de fer qui déchire Montréal entre sa basse-bourgeoisie et sa wannabourgeoisie.

La dernière fois que je courrais sur la piste, il y avait un petit grisonnant qui gambadait devant moi. Étant un coureur moyennement rapide, j’ai vite rattraper la petite bûche. Rangé sur droite, la tête poivre-et-sel se faisait littéralement aller crachoir à intervale régulière. À tout les deux-trois foulés, il se permettait de cracher sur sa gauche, probablement pour se débloquer les sinus. À chacun sa raison de courir. C’était donc impossible de dépasser par la gauche.

Comme dans les histoires de Réjean Tremblay, la vie c’est comme le sport. Un petit baveu, c’est un petit baveu. Au travers de ses foulés, sa façon de cracher m’empêchait de dépasser sans me faire cracher dessus par le frais-chier. Je me sentais comme n’importe quel talent qui veut percer mais que son éminance grisse ne veut pas laisser s’épanouir, trop frustré par la faiblesse de ses sinus.

Il a fini par s’arrêter de courir un peut après le viaduc St-Laurent, en me démontrant clairement qu’il avait fini sa petite routine de trouillard. J’imagine qu’il allait rejoindre en marchant son petit condo uppé de la petite italie. Je l’ai dépasser en rotant mon Pepsi. Avec un peu de chance, j’ai réussi à le dégoûter de ma présence.